10 juin 2007
Constellation de chewing-gums (rue des Panoyaux, Paris 20e, 9 juin 2007)
En face du collège Robert-Doisneau, se trouve une petite boulangerie, pas-de-porte d’une des grandes barres d’immeubles du quartier des Amandiers. Cette situation géographique privilégiée a permis la naissance d’une œuvre picturale collective à base de chewing-gums fossilisés. A chaque pause, le rituel des collègiens est le même : achat du chewing-gum, papotage et mastication devant la boulangerie, jet du chewing-gum. Au fil des saisons, les chewing-gums finissent par faire corps avec le bitume du trottoir.
J’avais lu quelque part que le fléau du chewing-gum collé au sol avait tant inquiété l’Angleterre qu’une vraie réflexion pour venir à bout de cette pollution urbaine avait été menée Outre Manche. L’idée la plus saugrenue était d’installer dans le métro londonien des « réceptacles à chewing-gum » sous forme d’affiche à l’effigie de personnalités (grands patrons, hommes politiques etc.) particulièrement à même d’attiser une certaine agressivité chez l’usager. Celui-ci n’avait plus qu’à, lorsqu’il croisait le portrait de son pire cauchemar, lui cracher sa gomme mastiquée en pleine figure. Outre la sensible diminution du nombre de chewing-gums collés sous les semelles, cette ingénieuse installation présentait plusieurs avantages : celui de défouler le masticateur bien sûr mais aussi et on y pense moins, celui de calculer avec une certaine justesse la côte de popularité des personnalités les plus en vues du pays. Il suffisait de compter le nombre d’impacts.
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