23 juin 2007
Les pages jaunes, c’est plus ce que c’était (rue Clérambault, Paris 20e, 22 juin)
Depuis plusieurs jours déjà, un exemplaire des pages jaunes était abandonné près du Parc des Amandiers. Ouvert à la rubrique «plombiers», il a pris la pluie. Un peu de soleil aussi, ce qui lui confère sa patine. Tiens ? il y a un service pour envoyer des SMS au plombier, histoire de dédramatiser la fuite d’eau « lol G 1 mega fuit o lavabo ».
Pendant plusieurs jours, il y a eu des exemplaires, tout neuf ceux-là, des pages jaunes nouvelle édition dans le hall de mon immeuble. On est prié de remettre les anciens à la place. Pour recyclage. On est surtout supplié de prendre un exemplaire neuf, il y a même des trucs à gagner à l’intérieur histoire de, à l’heure de pagesjaunes.fr, nous inciter à encombrer nos appartements avec un lourd volume qu’on n’ouvrira jamais, parce que pagesjaunes.fr justement. Oui mais, me direz-vous, le jour où il y a une panne de connexion due, par exemple, à une méga inondation suite à une fuite monstre au lavabo, comment faire, si on n’a pas les pages jaunes papier, pour connaître le numéro où envoyer un SMS au plombier ? Certes l’argument est recevable, bien qu’un peu scénario-catastrophiste tout de même.
Alors moi je boude et je ne remonte pas mon exemplaire neuf des pages jaunes. Je boude d’autant plus que le marché des pages jaunes a été retiré à l’Imprimerie nationale, contribuant un peu plus à torpiller l’illustre institution. Les pages jaunes composées par les typographes de l’Imprimerie nationale, ça avait de la gueule tout de même ! Je boude les pages jaunes made in China.
Il y a deux ans au musée de la mode à Paris, pour l’exposition Yohji Yamamoto, il y avait des exemplaires d’annuaires japonais exposés. Avec des dessins de Yohjisan sur toutes les pages. Ça avait de la gueule ça aussi.
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